Crédit photos: Courtoisie www.freerideworldtour.com

La Québécoise Audrey Hébert fait partie des 28 athlètes qualifiés du Swatch Freeride World Tour qui participeront à la quatrième épreuve de la série. Celle-ci aura lieu sur les pentes raides et la poudreuse légendaire de l’Alaska. En effet, l’épreuve aura lieu d’ici le 25 mars dans le petit village de Haines.

La face sélectionnée, appelée « The Venue », présente une pente verticale de 600 mètres et est accessible uniquement par hélicoptère. Les épines typiques d’Alaska combinées à des pentes abruptes et aux impressionnantes barres rocheuses offrent aux athlètes la possibilité de choisir des lignes freeride créatives et inédites. Seuls douze skieurs, six snowboardeurs, six skieuses et quatre snowboardeuses (dont Audrey) ont obtenu leur ticket pour Haines à l’issue de l’étape de Fieberbrunn. Ils ont gagné leur place en Alaska, pour l’Xtreme de Verbier ainsi que pour la saison 2018 du FWT. La Shawiniganaise d’origine, qui était cinquième, ne devait pas participer à cette course mythique. C’est le forfait de Nicola Thost qui lui a offert cette chance inattendue. InfoSportQuébec en a profité pour faire une entrevue avec cette planchiste qui n’a pas froid aux yeux.

 

Une passion familiale

Audrey s’intéresse à la planche à neige et au freestyle depuis sa jeunesse.

« Depuis que je suis toute petite, ma famille a toujours été sur les pentes. D’abord en skis pour les six premières années, je recherchais un nouveau défi.  J’ai donc changé pour la planche à neige. » Cette amoureuse de la vitesse est vite tombée en amour avec le freeride.

À l’âge adulte, elle a choisit de s’établir à Banff, où elle vit toujours, puisque les montagnes y sont beaucoup plus grosses et les précipitations de neige plus importante. Même si elle pratique son sport à un haut niveau, elle n’a pas de vraie routine d’entraînement.

« Pour moi, le plus important est d’avoir du plaisir. Lorsque le focus devient l’entraînement, je perds la passion. Je préfère aller sur les pentes entre amis. Pour moi, ces journées sont beaucoup plus productives que d’aller au gym. »

Toutefois, elle s’assure d’avoir une préparation optimale autant mentalement que physiquement avant une descente.

« Je suis extrêmement méticuleuse sur ce point. J’ai besoin d’avoir l’esprit clair et d’être concentrée. Je ne peux avoir quoi que ce soit en tête. Avant la compétition, je m’assure que tout est réglé au quart de tour jusque dans les moindres détails. Je me lève très tôt la journée de la compétition et m’assure d’avoir tout le temps nécessaire à ma préparation sans que cela devienne un facteur de stress additionnel. Lorsque je me dirige vers le départ, je m’assure que la seule chose dont j’ai en tête est ma performance. »

Qu’est-ce qui fait qu’une épreuve est plus ou moins exigeante selon elle?

« Les conditions sont un des facteurs les plus importants évidemment (si c’est glacé, que les risques d’avalanche sont élevés, que la gestion des glissements devient un problème, etc.), mais au-delà des conditions, la face en soit est ce qui donne tout le défi à l’épreuve. Quelques fois, la montagne offre peu de points de repère et il est alors difficile de s’orienter (aucun gros arbre ou ravin par exemple) ce qui contribue à augmenter le niveau de stress puisque je ne veux pas m’égarer lors de la descente.)

 

Le Freeride World Tour

Le Swatch Freeride World Tour en est à sa 10e édition. L’élite mondiale des freeriders s’y affrontent lors de cinq étapes pour la conquête du titre de champion du monde. Les trois premières étapes ont eu lieu à Chamonix-Mont-Blanc en France, avant de se pourduivre à Vallnord-Arcalís, station freeride la plus réputée des Pyrénées, puis à Fieberbrunn, en Autriche. Après l’Alaska, les participants s’élanceront pour une ultime descente à Verbier en Suisse.

Audrey a participé à différentes épreuves à travers le monde, toutefois elle n’a jamais rien vécu de comparable au Freeride World Tour. « C’est tellement différent. Un monde à part. » L’événement est très européen, donc la culture est différente. L’inspection visuelle est un nouvel aspect pour moi, ce qui rend la compétition un peu plus stressante, mais en même temps les montagnes sur lesquelles se tiennent les étapes sont extraordinaires! »

Audrey en est à sa première saison sur ce circuit et elle est encore en mode apprentissage. Malgré tout, elle est un peu déçue de ses performances.

« J’ai eu quelques difficultés. Je n’ai pas super bien performé, mais heureusement je vais me recentrer et m’améliorer. » Cela dit, elle ne se place pas d’objectifs précis. « En venant au Freeride World Tour, mon agenda était assez ouvert. J’aimerais bien entendu me qualifier pour l’an prochain, mais ce n’est pas mon objectif principal. Je veux seulement faire de la planche et avoir du plaisir comme je sais pouvoir en avoir. J’aurai le résultat que j’aurai, je ne me mets pas de pression sur les résultats. »

Le mot de la fin

En terminant, l’athlète de 29 ans offre le conseil suivant aux jeunes qui s’intéressent à son sport :

« Tu te rendras aussi loin que ce que tu es prêt à prendre comme risques. Ce n’est pas un chemin facile, mais sera intéressant et amusant. »