Crédit photo: W Series

La première saison de la W Series, une série de course entièrement réservée aux femmes, prenait fin cette fin de semaine à Brands Hatch, le légendaire circuit britannique. Avec six concurrentes de ce pays dans la liste des inscrites, la popularité de cette finale ne faisait pas de doute.

Après les cinq premières courses, la britannique Jamie Chadwick devançait la néerlandaise Beitske Visser au classement et cette dernière devait espérer une mauvaise course de Chadwick pour pouvoir remporter le championnat. Avec 5 présences sur le podium en 5 courses pour Chadwick, l’espoir était mince même si les possibilités mathématiques y étaient.

Au final, malgré un podium pour Visser à Brands Hatch et une quatrième place (seulement) pour Chadwick, c’est celle-ci qui a été couronnée championne devant son public. Qui est plus, les amateurs qui ont assisté à la course ont également vu une autre britannique, Alice Powell, remporter la course et assurer sa troisième position au classement cumulatif.

Course de Brands Hatch

Pourtant, Chadwick partait en pole position sur la grille de départ et a réussi à maintenir sa place pendant les dix premières minutes de la course. Powell, derrière en deuxième place, a ensuité décidé de prendre les choses en mains en se disant que Chadwick n’oserait pas se mettre en danger en défendant sa position. Et elle avait raison. La finlandaise Kimilainen en a également profité pour se faufiler entre les deux.

Et c’est à trois tours de la fin que Visser, qui était en 4e position, a profité d’une petite erreur de Chadwick pour lui ravir la troisième place. C’était trop peu trop tard pour Visser mais si les deux pilotes sont de retour dans la série en 2020, l’avertissement pourrait servir.

Saison 2020

Tel que le prévoit le règlement de la série, les 12 pilotes ayant terminé à l’avant sont assurées de retrouver une voiture dans la série pour la prochaine saison si elles le désirent. Les autres places sur la grille seront offertes aux plus méritantes, après un rigoureux processus de sélection. La canadienne Megan Gilkes, entre autres, devra reprendre ce processus si elle désire une place en 2020.

À la lumière des résultats de la saison, il faut s’attendre à ce que Powell, Visser et Chadwick soient encore aux avant-postes et Emma Kimilainen, qui termine 5e au classement malgré qu’elle ait manqué le tiers de la saison, sera aussi à surveiller l’année prochaine.

Il faut aussi se rappeler que Jamie Chadwick est pilote de réserve pour l’écurie Williams en F1 et qu’elle remporte également une bourse de 500 000$US pour son championnat alors que les 19 autres pilotes se partagent une bourse d’un million de dollars, selon leur position finale au classement.

Bilan de la première saison

Malgré un départ un peu lent et des observateurs sceptiques, la W Series aura été un succès pour sa première année. Avec des règles avant-gardistes pour assurer une saine compétition et assurer également que chaque pilote a accès aux mêmes ressources techniques et financières, la série a su se faire une place qui permet d’espérer une aventure à plus long terme.

Rappelons que toutes les voitures sont identiques et qu’elles sont octroyées au hasard aux pilotes. Les équipes d’ingénieurs qui travaillent sur les voitures sont elles aussi assignées de façon aléatoire à chacune des voitures. Si un accident survient, la pilote doit conserver la même voiture pour la prochaine course, évitant ainsi à une autre pilote d’hériter d’une voiture accidentée. De plus, les pilotes ne sont pas choisies selon la quantité d’argent qu’elles peuvent amener à leur écurie mais plutôt selon un processus de sélection rigoureux au terme duquel on désigne les 20 meilleures, quel que soit leur pays d’origine. Au final, ça nous donne des courses serrées et fort intéressantes.

Le coup d’éclat de la série a été de présenter une course (hors-championnat) avec grille de départ inversée selon les positions du classement. Comme espéré, cette course a été remplie d’action, les pilotes les plus rapides remontant le peloton avec ardeur. Oser faire les choses différemment, c’est le principe de base de la W Series. Et c’est extrêmement rafraîchissant. On se donne rendez-vous en 2020.