Je me souviens jadis, alors que je n’étais qu’un petit cul. Mon père m’avait fait faire le voyage de Québec vers Montréal pour passer quelques jours chez ma tante. J’étais très jeune et mes souvenirs se diluent année après année. Le paternel, un sportif dans l’âme m’avait fait prendre le métro. Je ne savais pas trop où est-ce que j’allais. Malgré tout c’était parfait. Je me souviens d’être sorti du métro, d’avoir marché quelques minutes avant d’arriver à notre destination. J’étais bouche bée. Devant moi se tenait celui qui aujourd’hui semble tant mal aimé.
L’immeuble me fascinait. Je me souviens m’être demandé s’il s’agissait d’un vaisseau spatial. Je me rappelle de ses couloirs, de l’ambiance qui y régnait mais par-dessus tout, je me rappelle la toute première fois où j’y ai mis les pieds. Comment un stade aussi grand pouvait exister? Je n’avais dans ma petite expérience de vie que fréquenter les corridors du désuet Colisée Pepsi. Devant moi, des milliers de sièges. Le terrain s’éloignait devant moi. Ce jour-là, la toile du toit était en place. Je ne me souviens pas contre qui les Expos jouaient au Stade Olympique ce jour là, ni du résultat de la rencontre. Je me souviens seulement que c’était un moment parfait. Un souvenir flou mais un souvenir merveilleux. Ce jour-là, mon père avait certainement sorti tout son petit change pour que mes frères et moi puissions avoir la chance d’assister à un match de baseball professionnel. Pour avoir souffert dans ma jeunesse du départ des Nordiques de Québec, je n’ai pas de mal à croire que les partisans des Expos de Montréal puissent avoir vécu la même déception lors de leur déménagement en 2005 au profit de Washington.
Douze ans plus tard, plus de 95 000 spectateurs sont venu assister à une rencontre des Blue Jays qui affrontaient les Pirates de Pittsburgh. Ce fut un beau weekend de baseball pour les amateurs de Montréal et de partout en province qui depuis trop longtemps espèrent le retour d’une équipe pro. J’ai vu passer sur les réseaux sociaux tout pleins de beaux visages se prendre en selfies.
Et vous? Quel souvenir gardez-vous de l’époque des Expos?
