Vous le savez maintenant, la ligue Can-Am a fusionné avec la ligue Frontier pour créer la plus importante ligue de baseball indépendant sur le continent, qui s’étend sur un vaste territoire de plus de 2000 km.

Avec deux divisions de sept équipes, dont la Can-Am qui regroupera les cinq équipes fusionnées (Ottawa n’y sera pas en 2020), en plus de Lake Erie et de Washington, PA (il ne s’agit pas de la capitale américaine mais plutôt d’une ville de la Pennsylvanie, dans la région de Pittsburgh), la ligue vivra également plusieurs changements suite à cette fusion. Faisons-en le tour ensemble.

Calendrier et déplacements

La saison 2020 des Capitales comportera donc 96 parties, dans un calendrier non-équilibré, où les équipes joueront 12 parties contre cinq des équipes de leur division, 6 parties contre quatre autres équipes et 3 parties contre les quatre dernières équipes. Nous verrons donc de nouvelles équipes au Stade Canac pendant le prochain été, seulement deux des nouveaux adversaires ne venant pas faire leur tour à Québec. De la même façon, les Capitales iront jouer au moins 3 parties partout dans la ligue, sauf dans deux villes de la division Mid-Ouest, probablement les deux équipes les plus éloignées, dans la région de St-Louis. Le calendrier final sera publié dès la semaine prochaine et nous en saurons alors plus sur les déplacements de nos Capitales à l’été prochain.

Évidemment, les distances à parcourir seront maintenant beaucoup plus grandes pour les équipes et les dirigeants de la ligue ont mentionné que l’avion pourrait être utilisé pour les déplacements entre des villes situées trop loin l’une de l’autre. Bien sûr, ces coûts additionnels auront une incidence sur le budget des équipes, qui espèrent toutes que la fusion des deux ligues générera un intérêt additionnel permettant d’augmenter les revenus en conséquence.

Séries internationales

Nous ne reverrons donc plus les équipes invitées provenant de Cuba, du Japon ou de la République Dominicaine. Certains seront déçus de ne plus voir évoluer ces équipes, d’autres seront heureux de ne plus avoir d’équipes invitées venant «contaminer» le classement de la ligue. Une chose est sûre, nous serons en mesure de découvrir de nombreuses nouvelles équipes sur le terrain l’été prochain, ce qui attirera probablement de nouveaux amateurs au stade.

Sur le terrain et dans les estrades

Le calibre de jeu de la ligue Frontier est à peu de choses près le même que celui auquel la ligue Can-Am nous avait habitué. Quelques règlements diffèrent, le plus important étant que la ligue Frontier n’a pas encore adopté la présence d’un coureur au 2e but dès le début de la manche en manches supplémentaires, ni les limites de temps pour la préparation du lanceur et du frappeur entre chaque lancer, ce qui pourrait rendre les parties un peu plus longues. Quant aux stades, ils sont similaires avec des capacités d’environ 5 000 ou 6 000 places et des moyennes de 2 500 amateurs par match pour la majorité des équipes.

Pour ce qui est du format des séries éliminatoires, il sera évidemment très différent de ce à quoi la Can-Am nous avait habitués dans les dernières années, alors que 4 équipes sur 6 participaient au tournoi d’après-saison. Rien n’est encore confirmé pour le format éliminatoire de la nouvelle ligue Frontier mais tout indique que les deux meilleures équipes de chaque division seront retenues pour les séries d’après-saison.

De grandes différences dans la composition des équipes

Qui plus est, les règles de la ligue pour la composition des équipes sont passablement différentes que celles qui étaient en vigueur dans la ligue Can-Am. Jusqu’à la saison 2019, un minimum de 12 recrues était requis dans chaque équipe et un seul joueur peut être âgé de plus de 27 ans, ne dépassant pas 30 ans. La ligue Can-Am permettait, quant à elle, un plus grand nombre de vétérans et n’exigeaient pas autant de recrues dans l’alignement. L’âge des joueurs n’était pas non plus un facteur dans la composition de l’alignement.

Vous aurez compris que si ces règles n’étaient pas modifiées, une grande partie de l’équipe 2019 des Capitales ne pourrait pas revenir sur le terrain en 2020. Yordan Manduley, Karl Gélinas, TJ White, Scott Richmond, Arik Sikula et plusieurs autres seraient exclus. Ces changements n’ont pas été abordés lors de la conférence de presse faisant l’annonce de la fusion et les dirigeants de la nouvelle ligue devront finaliser ces discussions afin que les gérants puissent débuter leur recrutement en vue de remplir leur alignement pour la prochaine saison. Il semble acquis qu’un terrain d’entente sera trouvé afin que les équipes Can-Am puissent vivre une transition en douceur de ce côté et on parle maintenant d’un changement permettant d’accueillir jusqu’à quatre vétérans dans les équipes, au moins pour 2020, ce qui assurerait une bonne transition pour les anciennes équipes de la ligue Can-Am, tout en conservant le caractère plus jeune et dynamique de la ligue Frontier.

Cette entente de fusion devra aussi statuer sur les salaires des joueurs. Le plafond salarial étant de 75 000$ dans la ligue Frontier et de 100 000$ dans la ligue Can-Am, les salaires déjà très bas risquent de l’être encore plus si rien n’est modifié. Évidemment, les joueurs étant plus jeunes dans la ligue Frontier, les salaires plus bas étaient probablement mieux acceptés. Reste à voir l’effet que ça aura sur des joueurs plus expérimentés, habitués à une somme un peu plus élevée.

Sur tous ces aspects, les réponses sont encore imprécises et nous en saurons plus dans les prochaines semaines, alors que les discussions se poursuivront entre les différents dirigeants.

Regarder en avant, malgré les défis

L’intégration de la ligue Can-Am dans les rangs de la ligue Frontier est assurément une bonne nouvelle pour le futur des Capitales. Ils évolueront désormais dans une ligue mieux organisée, ayant de grandes ambitions pour l’avenir et avec un plan de développement précis. Les amateurs pourront finalement voir de nouvelles équipes sur le terrain et de nouvelles rivalités pourraient voir le jour, selon le déroulement des prochaines saisons. De plus, l’équipe représentera la ville de Québec dans des marchés comme ceux de Chicago, Cincinnati, Pittsburgh et St-Louis. Tout ça est très positif pour la suite des choses.

Cependant, il faut aussi comprendre que les Capitales évolueront maintenant dans une nouvelle ligue et devront rebâtir leur réputation de champions dans ce nouvel environnement. Avec maintenant 13 adversaires, la tâche sera assurément plus ardue. Le Canada, qui composait la moitié de la ligue Can-Am, n’est maintenant représenté que par 2 équipes sur 14 dans la ligue Frontier. Cet élément sera également un défi lors du recrutement de certains joueurs, qui pourraient être tentés de demeurer aux États-Unis. En même temps, le bassin de joueurs potentiels s’agrandit, laissant plus de latitude à Patrick Scalabrini pour bâtir son alignement.

La ligue Frontier est une ligue indépendante mais aussi une ligue de développement, avec de jeunes joueurs qui veulent faire leur marque dans le baseball. Avec son expansion, elle sera de plus en plus prisée de ces joueurs qui désirent trouver le bon chemin vers le baseball majeur ou vers du baseball de qualité. Depuis sa fondation en 1993, la ligue Frontier a vu passer plusieurs joueurs ayant gravi les échelons jusque dans les grandes ligues, plus que dans la ligue Can-Am. Aucun d’entre eux n’a connu une longue carrière fructueuse mais il sera intéressant de voir ce que la nouvelle ligue Frontier pourra générer, avec sa nouvelle envergure et ses nouvelles opportunités. Et Québec sera aux premières loges de ce nouveau spectacle.

C’est un rendez-vous en 2020!