Christian Gingras
ISQ.media

L’été s’installera lentement dans les prochaines semaines et les saisons de course automobile débuteront très bientôt au niveau national.

Au niveau international, c’est déjà débuté en Formule 1, en rallye (WRC), en rallycross (WRX) et en championnat d’endurance (WEC). À partir de cette semaine, j’aurai le plaisir de vous informer (et j’espère, d’échanger) sur ce qui se passe dans le monde du sport automobile. L’intention est d’en faire un rendez-vous hebdomadaire, avec résultats, commentaires et opinions. Sans plus tarder, entrons donc dans le vif du sujet.

Formule 1 – Mercedes gagne, Stroll doit s’améliorer
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Déjà 4 courses sont derrière nous dans la saison 2019 de F1 et Mercedes a déjà une avance considérable au haut du classement avec quatre doublés, malgré que la performance de la Ferrari ne fasse aucun doute. Les Rouges ne réussissent pourtant pas à concrétiser en course, en raison d’erreurs coûteuses, de décisions stratégiques douteuses, d’une fiabilité perfectible et d’une ambiance plus lourde dans les garages. Chez Mercedes, malgré des essais hivernaux qui ont manqué d’éclat, tout le monde semble calme, confiant et en contrôle. Et ça fait toute la différence.

Charles Leclerc, le plus jeune pilote chez Ferrari depuis 1961, a d’emblée établi qu’il ne s’en laisserait pas imposer par le quadruple champion du monde qu’il a comme coéquipier. Pour le moment, Vettel semble pouvoir compter sur son équipe pour lui donner l’avantage lorsque nécessaire. Mais cette façon de faire est intenable à moyen terme pour l’écurie et Mattia Binotto, le nouveau patron sportif de Ferrari, devra revoir le livre des consignes d’équipe pour laisser le jeune Leclerc s’épanouir sur la piste, plus particulièrement en course. Depuis l’année dernière, Vettel fait trop d’erreurs au volant et son aura de champion du monde est en train de perdre de son lustre. Il est temps de laisser une nouvelle génération porter le flambeau du cheval cabré.

En dépit des histoires des deux équipes de tête et de la lutte Bottas/Hamilton qui se dessine, la saison 2019 de la F1 sera fort probablement marquée par un très fort resserrement du classement pour le titre de «meilleur des autres». Toutes les écuries, sauf Williams, peuvent prétendre à une place dans le Top 10. Et c’est dans ce contexte que Lance Stroll, le premier Canadien en F1 depuis Jacques Villeneuve, devra se démarquer. Dans une écurie ressuscitée (Force India est devenue Racing Point), avec des moyens financiers plus importants, Stroll a les outils en mains pour prouver qu’il a sa place en F1. Pour le moment, malheureusement, il est déclassé par son coéquipier Perez et réussit plus difficilement à obtenir de bons résultats.

Bien sûr, la voiture 2019 de Racing Point a été en grande partie conçue en 2018, alors que l’écurie connaissait des difficultés financières importantes. Dans le contexte, il faudra probablement attendre 2020 pour avoir une idée plus juste de son potentiel réel. D’ici là, il faut comparer sa performance avec celle de son coéquipier. À ce chapitre, le Canadien n’a assurément pas l’avantage depuis le début de la saison. On s’en reparlera un peu plus tard, en espérant qu’il aura trouvé ses marques dans sa nouvelle voiture.

WRC (World Rally Championship) – Une lutte très serrée au sommet du classement.
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Thierry Neuville (BEL) de l’équipe Hyundai pendant la deuxième journée du Rallye d’Argentine, le 27 avril 2019 // Jaanus Ree/Red Bull Content Pool

La saison 2019 du championnat du monde de rallye en est déjà à 5 épreuves complétées sur un total de 14. Le Rallye d’Argentine vient de se terminer avec une victoire de Neuville, avec une marge confortable devant Mikkelsen et Ogier. Après 15 années consécutives de domination française depuis 2004 (Sébastien Loeb avec 9 championnats et Sébastien Ogier avec 6), la lutte sera beaucoup plus serrée en 2019, alors que les trois premières positions n’étaient séparées que par 5 points au classement avant le rallye d’Argentine et que les 4 manufacturiers présents en WRC étaient aussi présents parmi les 4 premières places du championnat des pilotes. Neuville, Ogier et Tänak s’échangent les victoires depuis le début de la saison et rien ne porte à croire qu’un de ces pilotes ne ralentira la cadence sous peu.

Il est dommage que les médias canadiens et québécois ne s’intéressent que très peu au championnat WRC, alors qu’on y retrouve (selon plusieurs) les meilleurs pilotes du monde, qui doivent adapter continuellement leur pilotage aux conditions changeantes, sans toutes les caractéristiques de sécurité qu’on retrouve sur les circuits routiers dans les autres catégories de course automobile. J’aurai l’occasion de voir ces pilotes de près en octobre prochain, lorsque j’assisterai au Rallye d’Espagne, près de Barcelone. Je pourrai alors vous partager mes impressions et des photos de ces bolides et des prouesses de leurs pilotes et co-pilotes.

WRX (World Rallycross Championship) – Les fils prennent la relève
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Seulement deux épreuves ont été complétées jusqu’à maintenant en championnat WRX, qui fera un arrêt à Trois-Rivières en août prochain. Mais déjà, on peut dire que les «fils à papa» prennent la relève. Les deux frères Hansen, ont fait honneur à leur famille de champions en réussissant un doublé à Barcelone, Timmy en tête devant Kevin. Et Niclas, le fils de Marcus Grönholm, un finlandais ayant remporté le championnat WRC à deux reprises au début du siècle, se débrouille lui aussi très bien avec sa Hyundai I20, avec une 2e place sur le circuit de Yas Marina et une 4e place sur le circuit catalan de Barcelone, pour s’insérer entre les frères Hansen dans le Top 3 du championnat. Il sera intéressant de suivre cette série tout l’été, afin de mieux apprécier le spectacle qui nous sera offert lors du Grand Prix de Trois-Rivières dans quelques mois.

WEC (World Endurance Championship) – La Super Saison se poursuit, Toyota et Alonso sont intouchables
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Photo: Copyright 2019 JoaoFilipe/AdrenalMedia.com

La saison 2018-2019 du championnat d’endurance revêt un caractère particulier alors qu’elle inclut deux fois les 6 heures de Spa-Francorchamps et deux fois les mythiques 24 heures du Mans. Cette Super Saison a été créée afin de faire des 24 heures du Mans la grande finale de toutes les saisons à partir de maintenant, au lieu qu’elle ne soit une épreuve en plein milieu du calendrier estival. Malgré qu’elle ait débuté au printemps 2018, elle ne se terminera donc qu’à la mi-juin 2019, sur le circuit de la Sarthe. Le championnat intègre également des courses de 6 heures au Japon (Fuji), en Grande-Bretagne (Silverstone), en Chine (Shangai), et aux États-Unis (1000 milles de Sebring).

Malheureusement, avec les départs récents de Audi, Peugeot, Porsche et autres grands manufacturiers qui ont animé la catégorie-reine de la série WEC dans les vingt dernières années, il ne reste cette année que Toyota, avec sa voiture #8. C’est dans cette voiture que Fernando Alonso, un des plus grands pilotes de son époque, a gagné les 24 heures du Mans en 2018 et qu’il va gagner sans aucun doute le championnat de la Super Saison avec ses coéquipiers Nakajima et Buemi, dans la catégorie LMP1. L’écurie suisse Rebellion Racing, une écurie indépendante présente en courses d’endurance depuis 2009, continue d’être la meilleure des autres, avec des voitures qui sont toujours très agréables à regarder. Seule l’écurie russe LMP Racing réussit à compétitionner de façon régulière avec Rebellion Racing sur la piste.

L’intérêt de la série WEC cette saison vient plutôt des catégories inférieures, où on retrouve de belles batailles. En GT entre autres, malgré la domination de Porsche, la lutte entre Ferrari, Ford et Aston Martin est fort intéressante pour la deuxième place des constructeurs. Dans la catégorie LMP2, les trois premières équipes ne sont séparées que par 7 points sur un total de 130, avec encore deux courses à faire. La prochaine épreuve est prévue la fin de semaine prochaine, sur le circuit belge de Spa-Francorchamps.

NASCAR Pinty’s – Louis-Philippe Dumoulin défendra son titre

La série NASCAR Pinty’s, petite soeur canadienne de la série NASCAR américaine, débutera sa saison 2019 le 19 mai prochain sur le circuit routier de Mosport (Canadian Tire Motorsport Park) en Ontario. Le circuit s’arrêtera aussi à l’Autodrome Chaudière en juin, à Trois-Rivières au mois d’août et à St-Eustache en septembre. Louis-Philippe Dumoulin, un pilote trifluvien, a remporté le titre en 2014 et en 2018 et a signé une nouvelle entente de partenariat avec WeatherTech et le Groupe Bellemare jusqu’en 2021, ce qui devrait lui permettre d’encore se battre pour le championnat cet été. Nous suivrons sa saison ainsi que celle de ses compatriotes québécois pendant tout l’été, incluant sa participation au Grand Prix de Trois-Rivières, bien évidemment.

Voilà pour cette première chronique sur la course automobile. J’espère qu’elle vous a plu et qu’elle permettra de démarrer des échanges intéressants pour la suite des choses.