Crédit photo: Formula1.com

C’est fou ce qu’une seule petite semaine peut faire. Dimanche soir dernier, après un Grand Prix de France soporifique, une autre victoire de Hamilton et un autre doublé Mercedes, l’oraison funèbre de la F1 avait été écrite par plusieurs chroniqueurs. Ce soir, après un Grand Prix d’Autriche très animé, sur un circuit qu’on annonçait trop rapide et trop ennuyant pour offrir une bonne course, on acclame Max Verstappen comme le sauveur de la discipline.

En F1, une voiture peut être très rapide en ligne droite ou être extrêmement efficace en virage. À moins d’exception, on voit rarement la même voiture posséder les deux qualités simultanément. On savait la Mercedes très bonne au niveau aérodynamique mais le circuit d’Autriche est un circuit rapide. D’une longueur presqu’identique au circuit Gilles-Villeneuve, les temps au tour y sont pourtant plus rapides d’environ 7 secondes. On pouvait donc s’attendre à ce que les plus sérieux adversaires de Mercedes puissent rivaliser avec l’écurie allemande sur le circuit Red Bull.

Essais et qualifications

Et dès le vendredi matin, c’est ce qui arrivé. Chez Ferrari, Charles Leclerc s’est invité parmi les pilotes les plus rapides, avec les voitures Red Bull et même les surprenantes McLaren. Hamilton et Bottas savaient que le doublé était loin d’être assuré dans les montagnes autrichiennes. En qualifications, tout s’est confirmé, alors que Leclerc et Verstappen ont fait le nécessaire pour occuper la première ligne de la grille de départ, devant les Mercedes. Vettel, quant à lui, est encore victime de problèmes techniques et se retrouve loin derrière, hors du Top 10 sur la grille, avant l’application des pénalités.

Le dimanche s’annonçait donc très intéressant, à condition que les virages relativement peu nombreux du circuit autrichien permettraient aux pilotes d’offrir le spectacle attendu. Coup de théâtre au départ! Verstappen a de la difficulté à lancer sa monoplace et Leclerc a pris le contrôle de la course pendant que son rival a été incapable de stopper son recul avant d’arriver à la septième position après le premier tour.

Beaucoup de dépassements

Avec trois zones de DRS en Autriche, la liste des dépassements (et des tentatives) a rapidement commencé à s’allonger, Verstappen étant de loin le plus actif, ainsi que Vettel. Alors que la course semblait être dans le sac pour Leclerc à 20 tours de la fin, Verstappen, sur des pneus moins usés, a débuté sa spectaculaire ascension vers la victoire en dépassant Vettel pour la 3e place. Six tours plus tard, c’est Bottas qui devait céder sa place au Hollandais volant. À trois tours de la fin, Verstappen a tenté de prendre le contrôle pour une première fois mais Leclerc a su résister. Au tour suivant, à deux tours de la fin de la course, Verstappen a tenté de nouveau, cette fois de façon plus «musclée», et la manoeuvre a réussi, au (très très) grand plaisir de tous ses supporteurs venus l’encourager en (très très) grand nombre. La première victoire de Leclerc en F1 devra donc encore attendre, à son grand déplaisir. Évidemment, les commissaires ont été appelés à rendre une décision sur le dépassement ultime mais le bon sens aura prévalu et Verstappen a conservé sa victoire durement acquise.

Derrière, Vettel a réussi à passer devant Hamilton dans les derniers tours, pour terminer en 4e position, derrière Bottas. Pour Vettel, c’est une grande victoire morale. Parti 9e (à la faveur de pénalités à ses adversaires), et ayant fait deux arrêts, dont un beaucoup plus long à cause d’un problème de pneu, il a tout de même réussi à terminer au 4e rang, ce qui devrait mettre un baume sur cette saison difficile.

Le Grand Prix d’Autriche aussi aussi été une bonne opération pour Alfa Romeo, qui place ses deux voitures dans les points, grâce au moteur Ferrari. Lando Norris et McLaren continuent d’impressionner, avec une 6e place, et Pierre Gasly poursuit son difficile apprentissage chez Red Bull, aux côtés d’un pilote beaucoup trop fort pour que les comparaisons soient possibles. Quant à Lance Stroll, il a fait une autre course sans histoire, pour terminer loin des projecteurs, comme c’est maintenant presque devenu l’habitude (malheureusement).

Dans deux semaines, le cirque de la F1 se déplace à Silverstone, pour la dernière course avant les grandes vacances estivales.

Crédit photo: Christian Gingras

NASCAR Pinty’s – Raphaël Lessard séduit son public

La série NASCAR Pinty’s faisait cette fin de semaine son premier arrêt au Québec, pas très loin de Québec, à l’Autodrome Chaudière de Vallée-Jonction. J’ai eu la chance de pouvoir assister à cette course qui mettait aux prises 17 pilotes sur le petit (mais très sympathique) circuit d’un quart de mille de la Beauce, pour le Budweiser 300. Au terme de la course de 300 tours (vous l’aurez deviné!), c’est le pilote local Raphaël Lessard (#07) qui a levé le trophée de la victoire à sa première course dans la série Pinty’s.

Le jeune Lessard n’a pas de volant permanent dans la série canadienne de NASCAR puisqu’il pilote à l’occasion aux États-Unis dans la série Gander Outdoors, série consacrée aux «pickups». Avec trois départs dans cette catégorie, il a pu terminer une fois dans le Top 10 et est considéré comme étant un pilote très prometteur qui pourrait rapidement gravir les échelons de la course aux États-Unis. À 17 ans seulement (il aura 18 ans dans quelques jours), Lessard est déjà très solide et fera assurément une grande carrière en course automobile.

Parti en 6e position sur la grille à Vallée-Jonction, il a rapidement pu améliorer sa position, malgré les 12 périodes de drapeaux jaunes pendant la course. Il restait encore 186 tours à faire quand il a pris la première position devant LP Dumoulin et il n’a jamais vraiment été inquiété par la suite, malgré les nombreux arrêts. Avec 30 tours à faire, un accident majeur impliquant trois voitures (dont celle de Dumoulin) a causé l’arrêt de la course pendant de très nombreuses minutes. C’est alors que la pluie s’est invitée en Beauce et la course a repris derrière la voiture de sécurité, pour être interrompue 10 tours plus tard, ce qui couronnait Lessard comme gagnant de l’épreuve.

Outre Lessard, on surveillait aussi les deux meneurs au classement, Ranger et Lacroix. Ce dernier ayant terminé tout juste derrière Lessard à Vallée-Jonction, il reprend la tête du classement, mais seulement un point devant Ranger, qui a réussi à terminer 4e à l’Autodrome Chaudière. Dumoulin chute d’un rang en 4e position et Alex Labbé, détenteur de la pole position au Budweiser 300, occupe maintenant le 5e rang du classement.

Nous vous rappelons que la série NASCAR Pinty’s sera de retour au Québec au mois d’août au Grand Prix de Trois-Rivières et au mois de septembre à l’Autodrome St-Eustache.