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Échos de vestiaires

  • Je le constate assez rapidement, les joueurs hispanophones sont les maîtres de la musique dans le vestiaire. Le haut-parleur Bluetooth est installé dans le casier de Jeffry Parra et à tour de rôle, ses compatriotes prennent le contrôle de l’appareil à partir de leurs téléphones. Lors de la pratique au bâton des Titans le vendredi après-midi, Parra ne se gêne d’ailleurs surtout pas pour dire à tous ceux qui veulent l’entendre que c’est de la musique comme celle-là qui devrait jouer au stade Canac pendant les entraînements. Malheureusement pour lui, aussitôt que c’est le tour des Capitales d’occuper la cage des frappeurs, le stade d’Ottawa se met à cracher de la musique francophone (et pas toujours actuelle) dans ses haut-parleurs. L’administration ottavienne pensait probablement bien faire… c’est raté.
Samuel Adames, Rob Carson, Franklin Parra, Carlos Sano et Jeffry Parra
  • Avant chaque match, les joueurs peuvent inscrire le nom de certains invités qui se verront remettre des billets gratuits pour la partie. Étant donné que le match est à Ottawa, la famille de quelques joueurs québécois et ontariens est sur place. Puisque les Titans limitent le nombre de billets gratuits à un seul par joueur (ce qui semble être inférieur à la norme, selon ce que j’entends), les joueurs «orphelins» inscrivent les noms des familles de leurs coéquipiers pour optimiser la chose. La famille de David Glaude, entre autres, est présente tout le weekend.
  • Le nettoyage des uniformes est la responsabilité de l’équipe locale, et ce pour les deux équipes. À la fin du match, les Capitales laissent leurs vêtements souillés en piles sur le sol du vestiaire (pantalons, chemises, etc.) et ils les retrouvent nettoyés le lendemain. Il ne reste qu’à faire le tri et à distribuer les bons vêtements aux bons joueurs. C’est là qu’on constate que les numéros ne servent pas qu’aux partisans et aux officiels. Après la dernière partie de la série, les uniformes sales sont placés dans de grands sacs de poubelle et c’est à Québec qu’ils seront nettoyés par le personnel de soutien de l’équipe, ou par le personnel de la prochaine équipe locale si le voyage se poursuit dans une autre ville.
Le vestiaire de l’équipe après le match du samedi soir
  • Le vestiaire d’Ottawa est équipé d’un sofa en plein centre, comme c’est aussi le cas dans le vestiaire du stade Canac à Québec. On me raconte que c’est le lanceur partant qui a le privilège de l’occuper la journée d’un match. À lui de décider s’il le partage ou pas avec un coéquipier.
  • Le choix de l’hôtel qui héberge les joueurs est la responsabilité de l’équipe locale, qui s’occupe aussi de payer la facture. De cette façon, les hôtels choisis développent une certaine habitude dans l’accueil des équipes visiteuses et les équipes peuvent obtenir de meilleurs prix étant donné le volume plus élevé de nuitées. À Québec, par exemple, toutes les équipes qui visitent les Capitales sont logées à l’hôtel Le Concorde. La ligue exige un certain niveau de qualité mais le confort dans certaines villes n’est pas toujours à la hauteur. On me parle d’ailleurs beaucoup du Super 8 du New Jersey, qui fait l’unanimité dans le mauvais sens.
  • La majorité des équipes font appel à un pasteur qui vient au stade le dimanche, quelques heures avant la partie, pour passer un peu de temps avec les joueurs qui désirent s’arrêter pour une pause spirituelle dominicale. Quelques joueurs seulement utilisent le service mais ceux qui le font m’ont dit beaucoup apprécier ce moment hebdomadaire avec un pasteur. Les joueurs de toutes les croyances sont les bienvenus.
  • TJ White et Jeffry Parra se livrent un beau duel amical pour déterminer lequel des deux frappera le plus de circuits cette saison. Avec 18 coups de 4 buts chacun, les deux coéquipiers sont à égalité et le résultat de la bataille sera probablement décidé dans les derniers jours de la saison.
Jonathan Lacroix signe des autographes pour des jeunes amateurs
  • Plusieurs partisans des Capitales sont à Ottawa en vacances ou ont fait spécialement le voyage pour voir leur équipe préférée, et certains sont là pour plus d’une partie. Les joueurs se font un plaisir d’agrémenter leur présence en signant des autographes, en les saluant et parfois en leur remettant des balles. TJ White est particulièrement actif avec les partisans (comme toujours), de même que Jonathan Lacroix et Miguel Cienfuegos. David Glaude est aussi accueilli par plusieurs amis et membres de sa famille. Certains partisans logent au même hôtel que l’équipe, ce qui donne lieu à une séance d’autographes improvisée et amusante dans le lobby de l’hôtel vers 22h30 le vendredi soir.
Marc-Antoine Lebreux sort du vestiaire, prêt pour le voyage de retour
  • La pause du match des étoiles marque la fin de la première moitié de la saison. Avec une avance de 7.5 parties devant les Titans au sommet de la division Est, les Capitales peuvent dire «Mission accomplie!». Pour célébrer le tout, le poulet frit du dimanche est accompagné de quelques caisses de bière, qui trouvent preneur sans problème. L’ambiance est festive, avec raison.
Ian Codina et TJ White discutent en attendant que l’autobus n’entame son retour vers Québec

La vie des gens riches et célèbres?

En faisant ce voyage avec l’équipe, à la mi-saison, c’est un peu le mythe que je voulais détruire, s’il existait encore dans la tête de certains. Dans toutes les ligues de baseball indépendant, les joueurs jouent au baseball pour la passion du sport, pour vivre une expérience collective, pour voir du pays, pour s’accrocher à leur rêve de peut-être un jour aller plus loin et de vraiment devenir riche et célèbre. En attendant, ils s’amusent et continuent de faire ce qu’ils aiment, avec très peu de moyens, dans des conditions qui sont loin de celles qu’on imagine de certains athlètes professionnels.

Tristan Pompey marche vers la gare de train d’Ottawa pour aller rejoindre sa famille à Toronto pendant la pause du match des étoiles

J’ai aussi rapidement compris que la fin de semaine à Ottawa n’était pas typique des voyages habituels de l’équipe. Seulement cinq heures de route, pas de frontière à traverser, une météo exceptionnelle, un grand stade moderne, une équipe locale qui accueille bien ses visiteurs, un bel hôtel situé à quelques pas du stade, trois victoires dans une séquence de douze gains consécutifs, un groupe de joueurs heureux et le début d’un congé de quatre jours pour la majorité d’entre eux, le seul long congé de l’été. On peut dire que je suis bien tombé, si je puis dire.

De fidèles partisans des Capitales, qui les suivent souvent sur la route

Qui plus est, les Capitales de Québec ont la grande chance d’avoir de nombreux partisans fidèles et passionnés, qui permettent aux joueurs de bonifier leur expérience sur le terrain. Tous ceux avec qui j’ai eu l’occasion d’échanger pendant ce voyage m’ont dit à quel point les fans de baseball du stade Canac sont les meilleurs de la ligue. Continuons d’encourager notre équipe, ses dirigeants et tous ses intervenants, directs ou indirects.

Merci aux Capitales de m’avoir permis d’accompagner l’équipe dans ce périple, qui m’aura permis de vous la faire connaître encore plus. On se voit au stade!

Christian Gingras