Photo de couverture: Courtoisie de Denis Morin

L’année 2021 est sans contredit celle des Desruisseaux.  Natif de Victoriaville, Maxime Desruisseaux a pu soulever la coupe du Président en tant qu’entraîneur-associé avec la formation de son patelin.  Du côté de Cédric, son cousin, il conclut une carrière junior avec un contrat professionnel en poche, dans l’organisation du Canadien de Montréal.   

Qui plus est, ils se sont affrontés en demi-finale de la coupe du Président, une série qui s’est terminée à la limite de cinq rencontres chaudement disputées.   

« C’était spécial d’affronter les Tigres, dira l’ancien attaquant des Islanders de Charlottetown. C’est l’équipe qui m’a repêché et je connais plusieurs joueurs notamment Shawn Element, Jérémy Michaud, Zachary Gravel, Vincent Sévigny et Alec Beaucage. » 

D’ailleurs, le numéro 21 est passé bien près de venir hanter l’organisation qui en avait fait son premier choix en 2016.  Alors que la marque était de 1-0 pour les Tigres en fin de rencontre, Desruisseaux a frappé un poteau alors qu’il ne restait que quelques minutes à la rencontre, d’autant plus qu’il avait inscrit le but vainqueur en prolongation lors de la première joute du carré d’as.  

« C’est frustrant de passer si proche », explique l’auteur de 201 points en 229 rencontres au total de quatre saisons complètes.  

« Cédric était un joueur sous haute surveillance, on ne pouvait pas se permettre de laisser un aussi bon joueur manoeuvrer à sa guise, réplique Maxime.  C’est un excellent patineur avec une belle force d’accélération et au delà de tout, c’est un amoureux du jeu.» 

Sans en être le capitaine, il estime que le petit marchand de vitesse était le réel leader des Islanders.  

Les deux cousins ne sont pas parlés avant la série, ni pendant, se contentant de se saluer de la tête lorsqu’ils se croisaient dans les corridors du Centre Vidéotron.  

Après que les Félins eurent mis fin à la saison des Insulaires, Cédric Desruisseaux est resté de très longues minutes sans retirer son chandail, réalisant difficilement que c’était la fin. « C’est une ligue que je connaissais depuis cinq ans, je connaissais le calibre, je savais à quoi m’attendre et c’est vraiment une petite ligue nationale pour les joueurs de 16 à 20 ans. » 

Maxime Desruisseaux, âgé de 37 ans et ayant terminé sa carrière junior à 20 ans en 2005 lorsque les Remparts ont éliminé les Tigres en sept matchs lors d’une série de premier tour, il se dit triste des circonstances pour son jeune cousin.  

« Pour l’avoir vécu, c’est un gros lot d’émotions lorsque ta carrière junior prend fin et je peux te dire que j’étais très content d’avoir pu serrer mes parents dans mes bras après mon dernier match, ce que Ced n’a pu faire en raison de la pandémie.» 

Toutefois, la tristesse a fait rapidement place à l’espoir pour le natif de Warwick puisque dès le lendemain alors qu’il était dans l’autobus des Islanders sur le chemin du retour, il reçut un texto de son agent l’avisant qu’il avait reçu une offre de contrat.  « Comme mon agent ne voulait pas me parler pendant que j’étais avec mon équipe, ils ont exposé la situation à mes parents pendant plus d’une heure. Le lendemain, j’ai pu prendre connaissance des offres et j’étais excité à l’idée de me joindre à l’organisation du Canadien », a-t-il dit. 

Il s’agit d’un contrat d’un an avec le Rocket de Laval avec la possibilité de se retrouver avec les Lions de Trois-Rivères dans la ECHL. 

Une année 2020 difficile pour les cousins 

Si 2021 est synonyme de succès pour les deux de la même parenté, il en fut autrement pour l’année précédente.  Pendant que Cédric cherchait ses repères sur l’Île-du-Prince-Édouard après avoir été troqué par les Voltigeurs de Drummondville (40 points en 56 matchs), le père de Maxime a vécu bien pire, frôlant la mort le 11 juin 2020 lors d’une chute d’un échafaud, victime d’un traumatisme crânien sévère et d’une hémorragie cérébrale.  

Covid-19 faisait son œuvre, ses deux garçons n’ont pu se rendre à son chevet avant plusieurs semaines, le premier contact se faisant par Zoom un mois plus tard.  « Le premier facetime, je l’ai trouvé assez dur merci, je t’en passe un papier. »  Ce fut l’histoire d’un monologue puisque le paternel n’avait toujours pas retrouvé la parole à ce moment-là.  

La vie faisant bien les choses, Michel était présent au Centre Vidéotron lorsque son fiston a soulevé la coupe du Président.  

Pendant ce temps, le cœur du jeune attaquant de 21 ans n’est plus à prendre et passera l’été à Charlottetown pour s’entraîner en prévision de sa première année professionnelle et il a bien l’intention de faire bonne figure. « J’ai discuté avec des gars qui jouent au niveau professionnel pour avoir des feedback pour mieux me préparer et je suis convaincu que l’adaptation se fera bien avec le Rocket car il y a plusieurs québécois. »