Crédit photo: Jaanus Ree/Red Bull Content Pool
Ott Tänak continue sa belle séquence en Finlande
La F1 commence ses vacances mais pour le championnat du monde de rallye, c’était la reprise des activités après la pause estivale. Le championnat visitait les chemins de gravier de la Finlande, dans une des épreuves les plus rapides du calendrier. Contournant lacs, forêts et crêtes, les manches du rallye de Finlande offrent aussi des sauts spectaculaires pour les spectateurs. Ott Tänak, meneur au classement cumulatif, pouvait compter sur la présence de milliers de ses supporteurs estoniens, qui n’avaient qu’à traverser la mer Baltique pour encourager leur compatriote.
Mais la bataille n’était pas gagnée pour le pilote Toyota, puisque les Finlandais connaissent leur pays et ses routes. C’est d’ailleurs Lappi et Latvala, respectivement sur Citroen et Toyota, qui ont donné le plus de fil à retordre à Tänak, et non ses adversaires habituels que sont Ogier et Neuville. D’ailleurs, Tänak, les deux Finlandais et Kris Meeke, un autre pilote Toyota, ont offert tout un spectacle le vendredi, en se tenant à quelques fractions de secondes l’un de l’autre. C’est une malheureuse pierre (la même!) qui aura raison de Latvala et Meeke en fin de journée, Lappi ne réussissant pas à suivre le rythme du leader pendant tout le rallye, malgré sa victoire en 2017 dans son pays natal.
Au final, Tänak a pu assurer sa première place le dimanche, tout en récoltant le maximum de points dans le Wolf Power Stage pour terminer en beauté le rallye. Pour lui, c’était une deuxième victoire consécutive en Finlande et une troisième victoire dans les quatre derniers rallyes, ce qui lui permet de distancer Ogier et Neuville au classement cumulatif, avec maintenant 22 points d’avance. Un premier sacre mondial est dans les cartons pour l’Estonien, pour enfin briser la domination totale des deux Sébastien (Loeb et Ogier), qui survolent la série depuis 2004 (!!). Avec encore 5 rallyes à faire, rien n’est cependant gagné et le principal intéressé se garde bien de mettre la charrue devant les boeufs.
Le prochain rendez-vous est en Allemagne dans trois semaines et les routes asphaltées offriront un défi complètement différent pour les pilotes. Les pilotes français et belges devraient pouvoir y rebondir.
Crédit photo: Formula1.com
La Hongrie offre un beau duel entre Verstappen et Hamilton
Après le soporifique Grand Prix de France sur le circuit Paul-Ricard, la Formule 1 a décidé d’engager un meilleur scénariste et chaque course qui a suivi a été passionnante à suivre. Quel que soit le salaire demandé par ce nouveau metteur en scène, il faut absolument le conserver sur le «payroll». L’Autriche, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la Hongrie ont tous été le théâtre d’un spectacle enlevant.
Tout a commencé le samedi lors de la séance de qualifications, au terme de laquelle la Red Bull de Max Verstappen a réussi à se placer en pole position, seulement quelques millièmes de seconde devant Bottas. Hamilton, quant à lui, était relégué au 3e espace sur la grille. Sur un circuit comme le Hungaroring, où il est généralement difficile de dépasser, la tâche s’annonçait difficile pour les Mercedes si Verstappen réussissait son départ.
Dimanche après-midi, lorsque les feux rouges se sont éteints au-dessus de la piste, Verstappen n’a pas manqué son coup. Mais Hamilton n’a pas non plus attendu pour attaquer. Après deux virages, il était devant son coéquipier Bottas et à la chasse du meneur. La chasse est un sport où il faut être patient et c’est exactement ce qui a été requis du champion en titre. La Red Bull a récemment connu un gain de performance appréciable et après la première séquence d’arrêts, 6 secondes séparaient les deux voitures, toutes deux équipées de pneus durs.
C’est alors que la course est devenue intéressante. Hamilton a décidé d’attaquer, en venant très près de réussir au virage 4, avant de devoir laisser tomber temporairement après avoir placé sa Mercedes hors du circuit à ce même virage. Devant la situation, le stratège en chef de Mercedes a décidé de jouer le tout pour le tout, en faisant entrer Hamilton pour le chausser de pneus plus tendres, le principal intéressé n’étant pas du tout convaincu du bien-fondé de la chose.
Malgré tout, le couteau entre les dents, sur des pneus neufs offrant plus de traction, il a foncé vers Verstappen, alors que toutes les autres voitures étaient complètement larguées loin derrière. Chez Red Bull, tous les calculs confirmaient que Max reviendrait en piste en deuxième place s’il faisait un autre arrêt pour rivaliser avec des pneus neufs lui aussi. Il devait donc rester en piste et espérer que ses pneus puissent tenir le coup jusqu’à la fin.
Mais sur le tourniquet de la Hongrie, les pneus sont sollicités et trois tours avant la fin, Hamilton a porté le coup fatal pour passer devant. Par la suite, Verstappen est entré aux puits pour changer ses pneus et s’assurer de finir la course sans crevaison et avec le point du meilleur tour, l’avance des deux protagonistes étant de plus d’une minute sur les Ferrari. Vettel a passé Leclerc dans les derniers tours de la course pour monter sur le podium, une mince consolation pour l’équipe en rouge, incapable de rivaliser contre ses adversaires en Hongrie.
Derrière, à plus d’un tour des meneurs, Carlos Sainz confirme la remise en forme de McLaren en terminant au 5e rang, devant Pierre Gasly, dont le coéquipier est beaucoup trop fort pour lui. Et encore plus loin derrière, Lance Stroll termine 17e, derrière la Williams de George Russell, un signal fort sur la performance du pilote canadien.
En entamant les grandes vacances estivales de la F1, on peut donc espérer une lutte à trois écuries à partir du Grand Prix de Belgique. Max Verstappen s’apprête à préparer la prochaine décennie, qui sera la sienne, sans aucun doute. Hamilton sera difficile à détrôner pour le championnat 2019 mais si Red Bull ne fait pas d’erreur monumentale pour la préparation de la prochaine voiture, on pourrait assister à une épique bataille en 2020 entre le champion vieillissant et les jeunes loups que sont Verstappen et Leclerc.