(Crédit photo: Jaanus Ree/Red Bull Content Pool)
La saison 2020 du WRC débute par la traditionnelle épreuve de Monte-Carlo, qui se déroule principalement dans les Alpes françaises, après le départ cérémonial dans le port de Monaco. Asphalte, glace, neige, les pilotes peuvent s’attendre à tout pendant ce rallye mythique. Évidemment, le choix des pneus est l’élément le plus important, pouvant faire la différence entre une victoire et une violente sortie de route. Sébastien Ogier a gagné les six derniers rallyes monégasques et est en quête d’une 7e victoire dans sa nouvelle voiture chez Toyota.
Jeudi
Comme pour le Grand Prix de Monaco en F1, l’horaire habituel est modifié à Monaco et les deux premières étapes du rallye ont lieu en fin de soirée le jeudi. La première étape se passe sur le sec mais toutes les Ford Fiesta ont des problèmes avec le refroidissement du moteur alors que les feuilles mortes s’accumulent sur la grille d’entrée d’air. La deuxième étape offre une chaussée parsemée de plaques de glace, ce qui oblige les pilotes à être prudents. Neuville, toujours chez Hyundai, avec un bon choix de pneus et un pilotage plus téméraire, réussit à prendre une bonne avance après cette première journée, avec près de 20 secondes d’avance sur Ogier, qui apprivoise sa nouvelle Yaris chez Toyota. Tänak ferme le Top 3, pas très loin derrière.
Vendredi
La journée du vendredi comporte 6 étapes, avec deux passages identiques sur 3 circuits différents. Les conditions sont plutôt sèches mais quelques plaques de neige, de glace et même de boue viennent brasser les cartes et rendre le choix des pneumatiques très important. Les pneus cloutés sont laissés de côté par toutes les équipes, qui vont plutôt faire leur choix entre les pneus tendres, super-tendres ou un mélange des deux dans une configuration croisée. Alors que les écarts sont restés relativement minces la veille, la journée du vendredi sépare les hommes des enfants alors que le trio de tête prend plus d’une minute d’avance sur Sébastien Loeb en 4e place. Loeb passe son temps à se plaindre de routes poussiéreuses et glissantes, ce qui en fait est le lot de tous les pilotes pour le rallye de Monte-Carlo.
C’est donc Sébastien Ogier et Elfyn Evans sur la Toyota qui mènent, avec Thierry Neuville sur la Hyundai, qui forment le Top 3, avec seulement 6,4 secondes d’écart entre eux. Ott Tänak, champion en titre, qui avait réussi à se tenir près des meneurs la veille, a donné la frousse à tous les spectateurs au 9e kilomètre de la 4e étape, en sortant de piste violemment dans une section rapide de l’étape. Plusieurs tonneaux plus tard, la voiture s’est retrouvée sur une autre route située plus bas. Les deux pilotes ont heureusement pu sortir par leurs propres moyens, sans blessure apparente, ce qui en soit est un petit miracle (vidéo de l’accident). C’est donc la fin du rallye pour le nouveau pilote Hyundai, alors que les deux pilotes sont placés en observation à l’hôpital pour 24 heures.
(Crédit photo: Jaanus Ree/Red Bull Content Pool)
Samedi
Avec seulement 4 étapes prévues en ce samedi, la journée de compétition est plutôt courte pour les équipes, bien que le retour dans les environs de Monaco pour les étapes du dimanche sera une longue route à faire en soirée. Pour les deux étapes du matin, les routes sont glacées à environ 30%, ce qui force la majorité des équipes à opter pour des pneus cloutés. Ce choix logique force cependant les pilotes à ralentir la cadence sur les sections sèches, pour éviter de trop user les clous et glisser sur le tarmac. Pour les deux passages de l’après-midi, la glace a fondu presque partout et ce sont alors les pneus tendres qui sont utilisés par la majorité des pilotes, qui se font tout de même des frayeurs sur certains passages encore glacés.
La chaise musicale continue entre les trois pilotes de tête, qui s’échangent les positions à chaque étape. D’ailleurs, après la 11e étape, Ogier et Evans, coéquipiers chez Toyota, sont à égalité au dixième de seconde près, après plus de 225 km de rallye, Neuville n’étant qu’à 6,4 secondes d’eux. Loeb est toujours en 4e position, à plus de 2 minutes, malgré une sortie de piste sans conséquence majeure. Le jeune de 19 ans, Kalle Rovenperä, continue d’impressionner à son premier rallye WRC, avec une 6e position après la troisième journée.
Dimanche
Une des étapes les mieux connues de toute la saison attend les pilotes aujourd’hui en cette dernière journée. L’ascension du Col de Turin, à 1607 mètres d’altitude, est toujours un point fort du rallye de Monte-Carlo. Avec seulement 4 étapes prévues, le suspense demeure à savoir qui des trois meneurs réussira à mettre la main sur les 25 points de la victoire. Avec une température de 9°C, la chaussée ne devrait pas être glacée mais avec 1°C au haut du Col, la route pourrait être humide, bien qu’aucune chute de pluie n’est prévue.
Loeb, qui s’accrochait toujours à la 4e place, doit se battre avec des pneus qui se détériorent trop rapidement et fait une erreur dans une épingle lors de la 14e étape, amenant la Hyundai sur le côté de la route. Avec l’aide d’une dizaine de spectateurs, la voiture reprend la route, non sans avoir perdu plus de 30 secondes. Le Finlandais Lappi lui ravit alors la 4e place avec sa Ford Fiesta M-Sport. Continuant sa route avec des pneus qui ne collent plus, Loeb doit également ralentir pour les dernières étapes de la journée, laissant finalement la 5e place au jeune Rovenperä.
Pendant ce temps, le Belge Thierry Neuville continue de pousser sa Hyundai pour finalement terminer le rallye en première position, seulement 12,6 secondes devant Ogier et 14,3 secondes devant Evans. Après ce premier rallye de la saison, on peut déjà convenir que la Toyota Yaris semble être la meilleure voiture. Chez Hyundai, c’est le talent des pilotes qui fera la différence alors que Ford continue de faire confiance à ses jeunes pilotes et à bâtir pour le futur.
La saison se poursuit le 13 février prochain alors que la Suède accueillera un spectaculaire rallye hivernal.
Par Christian Gingras, pour le compte de ISQ.media et 360nitro.tv